La fonction rénale est un élément central de la surveillance médicale des patients diabétiques. C’est un baromètre de la santé cardiovasculaire d’un individu et de son risque d’évoluer vers une insuffisance rénale chronique terminale. De plus, la fonction rénale joue un rôle crucial dans l’ajustement des doses de nombreux médicaments. Certains nécessitent une réduction de dose, comme les antidiabétiques ou les anticoagulants oraux directs, tandis que d’autres peuvent nécessiter une augmentation, comme c’est le cas pour les diurétiques.
La concentration plasmatique de la créatinine résulte d’un équilibre entre la production et son élimination rénale (Fig. 2). La créatinine est produite par le muscle et dépend de la masse musculaire (diminution avec la sarcopénie, augmentation chez le sujet avec une masse musculaire importante), et elle est pour 10 à 15 % apportée par l’alimentation riche en viande. Certains médicaments tels que les fibrates peuvent perturber la production de la créatinine musculaire [2].
Son élimination se fait majoritairement par filtration glomérulaire mais aussi par sécrétion tubulaire qui peut être bloquée pardes médicaments (cotrimoxazole, anti-VIH...).
Figure 2. Déterminants de la créatinine plasmatique
Des algorithmes intégrant l’âge et le sexe permettent de transformer la concentration de créatinine en débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe).
En France, comme en Europe, la formule CKD-EPI 2009 est recommandée (www.sfndt.org/professionnels/calculateurs/mdrds-ckd-epi-cockcroft).
Le résultat est indexé à la surface corporelle (mL/min/1,73 m²). Le facteur de correction ethnique de CKD-EPI 2009 est destiné à la population afro-américaine et n’est pas validé dans la population afro-européenne.