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13. Y a-t-il une place pour les thérapeutiques alternatives dans la cicatrisation ?

Il existe de nombreuses thérapeutiques dites « alternatives » dans la cicatrisation, certaines datant de l’Antiquité.


Le miel, déjà utilisé dans l’Égypte ancienne, a des propriétés antibactériennes et immunomodulatrices [6]. Il est utilisé sous plusieurs formes (cires, huiles naturelles, etc.) et commercialisé par différents laboratoires. À ce jour cependant, il n’existe pas d’étude de qualité suffisante pour conclure à l’efficacité du miel, qui n’est pas remboursé par la sécurité sociale.


Les huiles essentielles sont nombreuses et possèdent, entre autres, des propriétés anti-infectieuses, anti-inflammatoires, antalgiques et désodorisantes. À ce jour, elles sont utilisées en France en gériatrie et oncologie, en diffusion ou massage pour apaiser, relaxer et faciliter le sommeil. Cependant, aucune étude n’évalue leur efficacité sur les plaies.En revanche, de nombreux cas d’effets indésirables cutanés, en particulier allergiques, ont été décrits, elles sont donc à éviter dans la cicatrisation.


Les asticots, larves de mouche verte stérilisées, sont appliqués directe- ment sur les plaies chroniques. Ils agissent par sécrétion d’enzymes protéolytiques, permettant la détersion du tissu fibrinonécrotique. Des essais cliniques ont montré leur efficacité dans la prise en charge initiale de certaines plaies chroniques, en particulier de l’ulcère de jambe veineux [7]. Ils sont utilisés dans certains centres depuis plus de 20 ans et ont le statut de médicament depuis 2004.




Références


  1. Singer AJ, Clark RA. Cutaneous wound healing. N Engl J Med 1999 ; 341 : 738-46.
  2. Eming SA, Krieg T, Davidson JM. Inflammation in wound repair: molecular and cellular mechanisms. J Invest Dermatol 2007 ; 127 : 514-25.
  3. Suivi en ville des plaies chroniques : ulcère veineux de jambe, escarre, plaie du pied diabétique. Assurance maladie, octobre 2015.
  4. Plaies aiguës en structure d’urgence. Référentiel de bonnes pratiques. SFMU, 2017 : 32 p.
  5. Sgonc R, Gruber J. Age-related aspects of cutaneous wound hea- ling: a mini-review. Gerontology 2013 ; 59 : 159-64.
  6. MajtanJ. Honey : an immunomodulator in wound healing.Wound Repair Regen 2014 ; 22 : 187-92.
  7. Opletalová K, BlaizotX, Mourgeon B, et al. Maggot therapyfor wound debridement: a randomized multicenter trial. Arch Dermatol 2012 ; 148 : 432-8.
  8. van den Broek LJ, Limandjaja GC, Niessen FB, Gibbs S. Human hypertrophic and keloid scar models: principles, limitations and future challenges from a tissue engineering perspective. Exp Der- matol 2014 ; 23 : 382-6.
  9. Prise en charge de l’ulcère de jambe à prédominance veineuse hors pansement. Recommandations HAS, 2006.
  10. La compression médicale dans les affections veineuses chroniques. Fiche de bon usage HAS, 2010.
  11. Edmonds M, Lázaro-Martínez JL, Alfayate-García JM, et al. Sucrose octasulfate dressing versus control dressing in patients with neu- roischaemic diabetic foot ulcers (Explorer): an international, multi- centre, double-blind, randomised, controlled trial [published correction appears in Lancet Diabetes Endocrinol 2018]. Lancet Diabetes Endocrinol 2018 ; 6 : 186-96.
  12. Reinholz M, Poetschke J, Schwaiger H, Epple A, Ruzicka T, Gauglitz GG. The dermatology life quality index as a means to assess life quality in patientswith different scar types. J Eur Acad Dermatol Venereol2015 ; 29 : 2112-9.



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© John Libbey Eurotext, 2020

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