Portail Guide

5. Y a-t-il une différence entre cicatrisation des plaies aiguës et chroniques ?

Une plaie chronique est une plaie dont le délai de cicatrisation est allongé (Tableau 2).


Tableau 2. Différences entre plaie aiguë et plaie chronique.


Une plaie est considérée comme chronique après 6 semaines d’évolution. Les trois types de plaies chroniques les plus fréquentes sont l’ulcère de jambe (Figure 4), les escarres (Figure 5) et les plaies du pied chez le patient diabétique, encore appelées « mal perforant plantaire » (Figure 6) [3]. La prise en charge de ces plaies constitue un problème majeur de santé publique, avec un coût de prise en charge s’élevant à près de 1 milliard d’euros annuel en France.


Figure 4. Ulcère de jambe.



Figure 5. Escarres nécrotiques du talon et de la face externe du pied.


Figure 6. Plaie du pied chez le patient diabétique.


Les plaies aiguës, les plus fréquentes, sont les plaies post-traumatiques (dermabrasions, déchirures cutanées, coupures et morsure), les brûlures et les plaies postopératoires (Tableau 2). Lorsqu’elles surviennent chez un patient ne présentant pas de facteurs de risque de retard de cicatrisation, leur cicatrisation est en règle générale simple. La problématique principale est l’aspect esthétique mais également le risque d’évolution vers une cicatrice pathologique (chéloïde ou hypertrophique).


Bien que les phases de cicatrisation restent les mêmes, quel que soit le type de plaie, la durée de chaque phase change, avec une phase de prolifération et de maturation allongée dans les plaies chroniques, expliquant un processus cicatriciel très différent entre ces deux types de plaies.




Références


  1. Singer AJ, Clark RA. Cutaneous wound healing. N Engl J Med 1999 ; 341 : 738-46.
  2. Eming SA, Krieg T, Davidson JM. Inflammation in wound repair: molecular and cellular mechanisms. J Invest Dermatol 2007 ; 127 : 514-25.
  3. Suivi en ville des plaies chroniques : ulcère veineux de jambe, escarre, plaie du pied diabétique. Assurance maladie, octobre 2015.
  4. Plaies aiguës en structure d’urgence. Référentiel de bonnes pratiques. SFMU, 2017 : 32 p.
  5. Sgonc R, Gruber J. Age-related aspects of cutaneous wound hea- ling: a mini-review. Gerontology 2013 ; 59 : 159-64.
  6. MajtanJ. Honey : an immunomodulator in wound healing.Wound Repair Regen 2014 ; 22 : 187-92.
  7. Opletalová K, BlaizotX, Mourgeon B, et al. Maggot therapyfor wound debridement: a randomized multicenter trial. Arch Dermatol 2012 ; 148 : 432-8.
  8. van den Broek LJ, Limandjaja GC, Niessen FB, Gibbs S. Human hypertrophic and keloid scar models: principles, limitations and future challenges from a tissue engineering perspective. Exp Der- matol 2014 ; 23 : 382-6.
  9. Prise en charge de l’ulcère de jambe à prédominance veineuse hors pansement. Recommandations HAS, 2006.
  10. La compression médicale dans les affections veineuses chroniques. Fiche de bon usage HAS, 2010.
  11. Edmonds M, Lázaro-Martínez JL, Alfayate-García JM, et al. Sucrose octasulfate dressing versus control dressing in patients with neu- roischaemic diabetic foot ulcers (Explorer): an international, multi- centre, double-blind, randomised, controlled trial [published correction appears in Lancet Diabetes Endocrinol 2018]. Lancet Diabetes Endocrinol 2018 ; 6 : 186-96.
  12. Reinholz M, Poetschke J, Schwaiger H, Epple A, Ruzicka T, Gauglitz GG. The dermatology life quality index as a means to assess life quality in patientswith different scar types. J Eur Acad Dermatol Venereol2015 ; 29 : 2112-9.



<< 4. Quel est l’impact des dermocorticoïdes sur la cicatrisation ? >> 6. Comment faut-il nettoyer les plaies ?
© John Libbey Eurotext, 2020

Avec le soutien institutionnel des laboratoires