Les trois composantes majeures de la prévention des cicatrices pathologiques dans les mois qui suiventla fermeture de la plaie sont la pré- ventiondes tensions, l’hydratation/occlusion et la compression.
Les plaies où s’exerce le maximum de tension sont celles dont les berges sont sous tension et celles situées sur la région deltoïdienne et présternale. Pour les cicatrices localisées sur les zones de tension, il est recommandé d’appliquer des strips ou des bandes adhésives le long de la cicatrice pendant les 3 mois qui suivent la cicatrisation complète. Une alternative chez l’enfant est l’utilisation de plaques minces d’hydrocolloïdes (plus adhérentes).
L’utilisation d’émollients et le maintien de l’humidité grâce au silicone en plaque ou en gel sont recommandés, de même que la protection solaire, avec des écrans de facteur de protection solaire 50+, ou une protection mécanique (vêtements, pansements), jusqu’à ce que la cicatrice soit mature,en général pendantune année.
La compression par des vêtements sur mesure est à réserver à la phase initiale des cicatrices étendues, en particulier chez les patients brûlés. Elle est prescrite par des spécialistes.
Il est conseillé de réévaluer les patients entre 4 à 8 semaines après la sur- venue d’une plaie aiguë (traumatisme ou geste chirurgical), et pour ceux qui développent une cicatrice hypertrophique, entre6 semaines et 3 mois,afin qu’ils puissent bénéficier de dispositifs médicaux compressifs et, si ces dispositifs sont insuffisants, d’injection de corticoïdes dans la cicatrice.
Références
- Singer AJ, Clark RA. Cutaneous wound healing. N Engl J Med 1999 ; 341 : 738-46.
- Eming SA, Krieg T, Davidson JM. Inflammation in wound repair: molecular and cellular mechanisms. J Invest Dermatol 2007 ; 127 : 514-25.
- Suivi en ville des plaies chroniques : ulcère veineux de jambe, escarre, plaie du pied diabétique. Assurance maladie, octobre 2015.
- Plaies aiguës en structure d’urgence. Référentiel de bonnes pratiques. SFMU, 2017 : 32 p.
- Sgonc R, Gruber J. Age-related aspects of cutaneous wound hea- ling: a mini-review. Gerontology 2013 ; 59 : 159-64.
- MajtanJ. Honey : an immunomodulator in wound healing.Wound Repair Regen 2014 ; 22 : 187-92.
- Opletalová K, BlaizotX, Mourgeon B, et al. Maggot therapyfor wound debridement: a randomized multicenter trial. Arch Dermatol 2012 ; 148 : 432-8.
- van den Broek LJ, Limandjaja GC, Niessen FB, Gibbs S. Human hypertrophic and keloid scar models: principles, limitations and future challenges from a tissue engineering perspective. Exp Der- matol 2014 ; 23 : 382-6.
- Prise en charge de l’ulcère de jambe à prédominance veineuse hors pansement. Recommandations HAS, 2006.
- La compression médicale dans les affections veineuses chroniques. Fiche de bon usage HAS, 2010.
- Edmonds M, Lázaro-Martínez JL, Alfayate-García JM, et al. Sucrose octasulfate dressing versus control dressing in patients with neu- roischaemic diabetic foot ulcers (Explorer): an international, multi- centre, double-blind, randomised, controlled trial [published correction appears in Lancet Diabetes Endocrinol 2018]. Lancet Diabetes Endocrinol 2018 ; 6 : 186-96.
- Reinholz M, Poetschke J, Schwaiger H, Epple A, Ruzicka T, Gauglitz GG. The dermatology life quality index as a means to assess life quality in patientswith different scar types. J Eur Acad Dermatol Venereol2015 ; 29 : 2112-9.