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9. Comment gérer la cicatrisation chez le patient cancéreux ?

La cicatrisation chez le patient cancéreux est souvent complexe, pour plusieurs raisons. Les chimiothérapies anticancéreuses ainsi que la corticothérapie systémique, souvent prescrite dans ce contexte, sont la cause de retard de cicatrisation. Les néoplasies évolutives sont souvent associées à une dénutrition plus ou moins sévère, entraînant également des retards de cicatrisation. Une plaie aiguë ou chronique chez un patient cancéreux sera donc en règle générale plus longue à cicatriser que chez un patient ne souffrant pas de néoplasie évolutive.


De plus, certains traitements anticancéreux peuvent provoquer des plaies, on peut ainsi citer les dermites radiques (correspondant à des brûlures) mais également l’hydroxycarbamide (Hydréa®) indiqué dans les syndromes myéloprolifératifs et pourvoyeur d’ulcères de jambe, en particulier. Dans cette situation, la cicatrisation des plaies est bien entendue directement dépendante de la poursuite ou de l’arrêt du traitement anticancéreux.


Enfin, il convient d’évoquer un cancer cutané (mélanome, carcinome basocellulaire, carcinome épidermoïde, etc.) devant toute plaie réfractaire à la cicatrisation, en particulier si celle-ci est hémorragique et bourgeonnante. Dans ce cas, il faut rester vigilant lors de l’interrogatoire, les patients évoquent souvent une origine traumatique pouvant induire en erreur le praticien.




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© John Libbey Eurotext, 2020

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