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4. Quelles sont les causes ?

Les causes de la DA sont multifactorielles associant des éléments environnementaux, génétiques et immunologiques :


•| les facteurs environnementaux sont les plus importants. La DA, comme l’asthme, est considérée actuellement comme une réponse tissulaire exagérée à l’ensemble des facteurs environnementaux, que l’on résume sous le terme d’exposome [4]. Ce concept d’exposome est défini comme l’ensemble des expositions environnementales au cours de la vie, y compris les facteurs liés au mode de vie, dès la période prénatale. Ainsi, l’exposition cutanée et/ou muqueuse aux allergènes protéiques et chimiques, toxiques, polluants, détergents, micro-organismes saprophytes (microbiome) et pathogènes, stress psychologique, traumatismes physiques, ultraviolets, tabagisme actif/passif, etc, va induire une DA chez des individus prédisposés. L’exposome de la femme enceinte, son alimentation et le type d’accouchement sont aussi des facteurs importants. Il faut cependant noter que les mesures visant à limiter les effets de l’exposome n’ont à ce jour que peu d’influence sur l’évolution de la DA ;


•| le terrain génétique est illustré par la plus grande fréquence de DA chez les enfants dont l’un ou les deux parents en ont souffert. De très nombreux gènes sont associés à la susceptibilité de développement de la maladie. Les gènes les plus fortement liés à la DA sont ceux qui codent pour des protéines du complexe de différenciation épidermique (epidermal differentiation complex [EDC]), comme la filaggrine, l’hornérine, la loricrine qui sont impliquées dans la fonction barrière cutanée. Les patients ont une diminution partielle ou totale de l’expression de ces protéines au niveau des lésions mais aussi en peau non lésionnelle. Les gènes codant pour ces protéines sont mutés chez une minorité de patients, expliquant le déficit protéique. Cependant, chez la majorité des patients, les gènes sont non mutés et de structure normale, le déficit en protéines étant dû à des anomalies dans la transcription des gènes liées à des facteurs épigénétiques induits par l’exposome ;


•| les facteurs immunologiques consistent en une réponse inflammatoire de type 2 en réponse à l’exposome (Figure 2).



La théorie hygiéniste postule que la réduction d’exposition en bas âge aux infections et aux composantes microbiennes dans les pays industrialisés (mode de vie aseptisé, vaccinations), entraîne une diminution de la maturation du système immunitaire et, en conséquence, une augmentation de la prévalence des maladies allergiques, auto- immunes, inflammatoires ou de certains cancers [5]. En d’autres termes, en l’absence d’infections chroniques, le système immunitaire, conçu pour lutter contre les infections, réagit contre des molécules jusque-là inoffensives que sont les allergènes et les autoantigènes. Il est certain que cette évolution des capacités d’induction de réponse immunitaire vis-à-vis des autoantigènes et allergènes est un paramètre important, avec les anomalies des barrières épithéliales, dans l’augmentation de la prévalence des maladies par hypersensibilité, dont la DA est la plus fréquente.


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