1. Quelle est l’incidence du carcinome basocellulaire en France et dans le monde ?

Le carcinome basocellulaire (CBC) est le cancer de la peau le plus fréquent, représentant environ 75 % des cancers kératinocytaires. Chez les individus à peau claire, le risque de développer un CBC est d’environ 30 %. L’épidémiologie du CBC est difficile à décrire avec précision en raison de l’absence d’enregistrement systématique dans les registres du cancer.

Le CBC touche principalement les personnes âgées de plus de 50 ans, avec une prédominance masculine. Les régions anatomiques les plus couramment affectées sont celles exposées au soleil, notamment la tête et le cou.

L’incidence croissante du CBC a été observée dans de nombreux pays, attribuable aux changements dans les comportements d’exposition au soleil et au vieillissement général de la population. Les variations régionales importantes dans les taux d’incidence signalés sont dues à la localisation géographique (latitude), à la période d’étude et aux méthodes d’enregistrement. L’incidence la plus élevée a été rapportée en Australie (1 565/100 000) [1], suivie des États-Unis et de l’Europe.

En France, les données des registres des cancers du Haut-Rhin (Dr Hammas) [2] et du Doubs (Dr Woronoff) [3] ont récemment été publiées :

•| dans le Haut-Rhin, le taux d’incidence a augmenté de 139,2 en 1991 à 182,8 pour 100 000 personnes-années en 2019 :

- chez les hommes, une augmentation annuelle de 2,31% avant 2000, puis de 0,29 % après 2000 ;

- chez les femmes, une augmentation annuellede 0,95 % sur toute la période (1991-2019) ;

•| dans le Doubs, entre 1980 et 2016, le taux d’incidence est passé de 59,9 à 183,1 pour 100 000 personnes-années :

- chez les hommes, une augmentation annuelle de 5,73% avant 1999, puis de 1,49 % après 1999 ;

- chez les femmes, une augmentation annuelle de 4,56 % avant 2001, puis de 1,31 % après 2001.

L’incidence du CBC a augmenté depuis 1980 et continue d’augmenter, en particulier chez les hommes et les personnes âgées. Un ralentissement a été observé à partir de 2000, ce qui pourrait être attribué à un changement dans la prise en charge des CBC et à l’efficacité possible des actions de prévention.