Le CBC est causé principalement par une combinaison de facteurs environnementaux, génétiques et liés à l’hôte [2].
Le facteur environnemental principal est la lumière ultraviolette (UV), qui est un contributeur majeur à la forte charge mutationnelle observée dans le CBC. L’exposition chronique aux rayons UV, en particulier chez les personnes à la peau claire, entraîne des dommages à l’ADN : ils peuvent provoquer un changement chimique entre deux bases adjacentes de thymine situées côte à côte sur la même chaîne de l’ADN. Au lieu de se lier normalement avec leur base partenaire sur la chaîne opposée, ces deux thymines peuvent se lier entre elles, formant ce qu’on appelle un dimère de thymine. Cet «accrochage » de thymine peut entraîner des mutations, augmentant ainsi le risque de cancer de la peau. Outre les rayons UV, d’autres facteurs environnementaux comme les radiations ionisantes et l’exposition à l’arsenic sont impliqués dans l’étiologie du CBC.
Les prédispositions génétiques jouent également un rôle crucial. Les variantes du gène du récepteur de la mélanocortine-1 (MC1R), qui influencent la pigmentation, sont associées à un risque accru de CBC, en particulier chez les individus à la peau claire, aux cheveux roux et aux yeux bleus.
Le CBC survient souvent de manière sporadique, mais il est plus fréquent dans certains syndromes génétiques. Par exemple, les mutations du gène PTCH1, qui font partie de la voie de signalisation Hedgehog, sont trouvées dans environ 90 % des CBC sporadiques [2]. D’autres mutations génétiques trouvées dans le CBC incluent des altérations des gènes SMO, TP53 et divers autres gènes liés au cancer (Figure 1).
L’immunosuppression est un autre facteur de risque significatif pour le CBC. Les patients avec un système immunitaire compromis, tel que les receveurs de greffes d’organes ou ceux atteints du VIH, ont une incidence plus élevée de CBC. Cette susceptibilité accrue est due à une capacité réduite à réparer les dommages à l’ADN et à une réponse immunitaire affaiblie contre les cellules cancéreuses émergentes.
Figure 1. Voie Patched/Sonic Hedgehog et oncogenèse des carcinomes basocellulaires (modifié d’après [4]). A. PTCH1 (Patched 1) : protéine réceptrice qui se trouve à la surface des cellules. En l’absence de son ligand (le Sonic Hedgehog), PTCH1 inhibe une autre protéine appelée SMO (Smoothened), empêchant ainsi l’activation de la voie Hedgehog et l’expression de certains gènes responsables de la croissance cellulaire. B. SMO (Smoothened) : lorsque PTCH1 est inhibé (ex : lorsque le Sonic Hedgehog se lie à PTCH1), SMO est libéré de cette inhibition et peut activer la voie Hedgehog, entraînant l’activation de facteurs de transcription (GLI1, GLI2, GLI3) qui vont permettre l’expression de gènes favorisant la prolifération cellulaire. C. Mutation de PTCH1 : dans le CBC, il est courant que le gène PTCH1 soit muté. Cette mutation empêche PTCH1 de fonctionner correctement. PTCH1 ne peut plus inhiber SMO. D. Conséquence : en l’absence d’inhibition par PTCH1, SMO est constamment actif, même sans la présence du ligand Sonic Hedgehog. Cela signifie que la voie Hedgehog est activée de manière constitutive (permanente), ce qui entraîne une prolifération incontrôlée des cellules cutanées.