11. Quel est le rôle de l’environnement ?

La part liée aux facteurs environnementaux serait proche de 60 %. Les facteurs suivants jouent un rôle dans la rosacée:

•| mode de vie : le tabac a un effet protecteur, sans doute par la vasocontriction qu’il induit notamment sur le visage. L’alcool augmente le risque de rosacée tout particulièrement dans le rhinophyma [6]. Sur le plan alimentaire, le régime méditerranéen pourrait être un facteur protecteur ;

•| l’exposome au sens large a sans doute un rôle dans la rosacée comme dans d’autres maladies faciales. Un rôle potentiel de la pollution est suspecté même s’il n’y a pas de données permettant d’évaluer clairement un tel lien ;

•| les facteurs climatiques sont essentiels. Parmi eux, l’exposition chronique aux UV et les changements de température au cours des saisons sont des éléments très importants ;

•| l’activité professionnelle joue un rôle dans la rosacée pour de multiples raisons.

Globalement, on ne maîtrise pas du tout ces questions de facteurs environnementaux. On peut penser qu’il existe un lien avec le microbiome, comme dans beaucoup d’autres maladies cutanées. Les différences de microbiome par rapport à des témoins existent, sans qu’on puisse interpréter un lien chronologique : sont-elles la conséquence de la rosacée, préexistent-elles ? On ne sait pas bien non plus ce qu’est un microbiome « sain » ou normal. Le lien entre le microbiome et les traitements, notamment les antibiotiques, est ici difficile à cerner de façon simple. Les troubles digestifs associés parfois à la rosacée et le lien avec le type d’alimentation laissent entrevoir des relations complexes entre alimentation, microbome et rosacée.

Certains médicaments pourraient induire une rosacée, mais cette situation n’est pas très fréquente. À l’inverse, des antibiotiques à large spectre, administrés même de façon courte, permettent d’améliorer la rosacée mais très transitoirement.