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13. Y a-t-il un lien entre psychisme et rosacée ?

Comme on l’a vu, le stress est un facteur aggravant signalé notamment lors des poussées de la maladie.

Par ailleurs, la rosacée entraîne une altération nette de la qualité de vie dans toutes ses dimensions. Le visage rouge entraîne une souffrance différente de celle ressentie dans d’autres maladies cutanées. L’atteinte faciale est toujours un problème mais quand le visage est rouge, le problème est décuplé. La rougeur perturbe gravement l’interaction avec les autres car elle semble révéler des sentiments contradictoires très négatifs. La rougeur en public est toujours très dérangeante : quelqu’un qui a le visage rouge en permanence est mal jugé, quelqu’un qui rougit en public est encore plus mal perçu.

Outre la qualité de vie, il existe une augmentation des phénomènes anxieux et dépressifs, y compris des dépressions caractérisées. Le lien pourrait être intrinsèque, lié à des phénomènes neurovasculaires d’interactions entre système nerveux central, système nerveux périphérique et vascularisation du visage. Une étude contrôlée versus placebo a montré que l’administration d’un antidépresseur seul pouvait améliorer les signes de la rosacée.

Il s’installe un cercle vicieux, la rosacée et la souffrance qu’elle implique sont associées à une anxiété, et l’anxiété elle-même aggrave les phénomènes vasculaires associés à la rosacée.

Ces aspects psychiques sont à prendre en compte lors de la consultation. Le remplissage de questionnaires de qualité de vie (DLQI, par exemple) n’est pas un gadget, mais une façon de prendre en compte le vécu du patient. Le médecin sous-estime souvent les signes fonctionnels et l’impact personnel de la maladie et surestime au contraire les éléments visibles.

Les signes fonctionnels de la rosacée, notamment la peau sensible, ont aussi un lien avec le psychisme.

Ces phénomènes cérébraux complexes et l’interaction avec la peau sont aussi illustrés par les liens qui existent entre rosacée et migraine. Il est d’ailleurs notable de constater que les bêtabloquants peuvent être un traitement de fond de la migraine et sont ici prescrits pour atténuer les signes les bouffées vasomotrices et l’érythème, même s’ils sont prescrits hors AMM.





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