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15. Quel type de traitement local pour la rosacée ? [7, 8]

Pour traiter l’érythème diffus, les vasoconstricteurs locaux ont démontré leur efficacité (brimonidine, oxymétazoline). Il s’agit de topiques appliqués le matin qui diminuent l’érythème de façon significative pendant plusieurs heures, jusqu’au soir en général. Le lendemain, la peau est redevenue à l’état initial. Il n’y a pas d’impact sur l’évolution de la maladie elle-même, ni de modification des télangiectasies.

Sur le plan instrumental, le traitement de référence est le laser, principalement le laser à colorant pulsé et NDYAG. Plus on fait de sessions, plus le résultat est significatif. En revanche, il n’est pas définitif. Il faut reprendre les sessions de façon régulière en fonction de l’évolution. Les patients traités par laser ont en général moins d’hypersensibilité cutanée, parfois moins de bouffées vasomotrices et, pour certains, moins de lésions papulopustuleuses. Pour les télangiectasies, on utilise aussi le laser. L’électrocoagulation n’est plus majoritaire. Le laser est à la fois plus efficace et plus commode d’utilisation. Ici encore, le traitement n’est pas définitif et selon l’évolution il faudra refaire des séances.

Les bouffées vasomotrices sont un des signes les plus difficiles à traiter [9]. Il n’y a pas de traitement radical et définitif. On donne des mesures de prévention : consommation alcoolique à supprimer ou à réduire et aliments épicés à éviter, par exemple. Il est difficile d’éviter les changements de température. L’activité physique intense et la pratique du sauna entraînent une gêne significative qui fait que le patient les évite naturellement. Parmi les choses simples,la pulvérisation d’eau thermale rafraîchie ou le fait de sucer un glaçon peuvent couper une bouffée vasomotrice. Il n’y a aucun traitement approuvé pour les flushes de la rosacée.

Les traitements des papuloputules disposant d’une AMM sont le métronidazole topique de 0,75 à 1 %, l’acide azélaïque à 15 %, l’ivermective à 1 %, la minocycline mousse ou gel de 1 à 3 %, le peroxyde de benzoyle en microémulsion. Seuls les trois premiers sont commercialisés en France. Tous ont démontré leur efficacité versus placebo ou versus comparatif. La tolérance est variable suivant les molécules et surtout les excipients. On doit les choisir en fonction du type de peau et des souhaits des patients. On préférera gels et émulsions fluides chez les hommes et les crèmes ou émulsions fluides chez les femmes. Ces topiques médicamenteux peuvent être suffisants dans les rosacées mineures à modérées. Ils nécessitent toutefois dans les cas plus sévères d’être associés à un traitement général.

Dans tous les cas, un traitement d’entretien est nécessaire même s’il n’y a pas de données au long cours au-delà de 3 ou 4 mois, selon les essais cliniques. Tous ces traitements agissent principalement sur le nombre de papulopustules et dans une moindre mesure sur l’érythème. Ils diminuent sans aucun doute la composante d’érythème périlésionnel et dans une moindre mesure l’érythème de fond.

On utilise parfois des traitements de l’acné tels que les antibiotiques topiques notamment l’érythromycine chez la femme enceinte.





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