Tout érythème facial n’est évidemment pas synonyme de rosacée. Le diagnostic se fait essentiellement par la localisation à la zone centrofaciale. Il n’y a pas d’atrophie dans la rosacée,ni d’épaississement cutané, les lésions sont maculeuses et non pas en plaques.
Les autres causes de visage rouge qu’on peut envisager principalement sont les suivantes :
•| l’érythème discret en « verspertilio » du lupus érythémateux est moins intense, ne s’accompagne pas de bouffées vasomotrices, est moins étendu et temporaire. Dans le lupus érythémateux chronique, on a des lésions moins diffuses, avec atrophie, hyperkératose et troubles pigmentaires ;
•| dans la dermatomyosite, il existe une atteinte des paupières souvent avec un œdème situé sous la paupière inférieure. La coloration est dite lilacée. Il peut y avoir un érythème diffus du visage ;
•| on peut écarter d’emblée toutes les causes transitoires ou aiguës du visage rouge comme les infections (érysipèle, cellulite, staphylococcie) ;
•| la dermatite atopique de l’adulte s’accompagne d’un érythème diffus, avec une sécheresse cutanée et une desquamation. Il y a le plus souvent une lichénification, épaississement cutané lié au grattage et une extension extrafaciale notamment sur le cou ;
•| les dermatoses caractérisées par une photosensibilité touchent le visage mais aussi le cou et les zones découvertes avec un triangle blanc épargné sous le menton.Les lésions peuvent être œdémateuses, vésiculeuses ou infiltrées.
•| des eczémas de contact liés aux allergènes aéroportés peuvent donner un érythème chronique mais avec prurit et suintement ou lichénification ; le cou est souvent touché, de même que d’autres zones exposées ;
•| dans la dermatite séborrhéique, il y a toujours une composante squameuse ;
•| plus rarement, on peut évoquer un angiosarcome céphalique, la lésion est alors unilatérale et progresse rapidement.
Dans ces situations, la réalisation d’une biopsie est justifiée.