3. Les gestes médicaux

Myélogramme

Ponction au niveau sternal ou iliaque afin de réaliser une étude de la moelle osseuse.

La ponction se réalise sous anesthésie locale avec une aiguille à ponction lombaire courte ou un trocart de Mallarmé.

• Frottis : le recueil est étalé sur des lames et envoyé au laboratoire d’hématologie/cytologie. Il s’agit d’une analyse de la morphologie et de l’équilibre des différentes lignées cellulaires présentes dans la moelle osseuse : recherche de blastes myéloïdes (leucémies aiguës myéloblastiques) ou lymphoïdes (leucémies aiguës lymphoblastiques), de plasmocytes (myélome), absence de mégacaryocytes (thrombopénie centrale) et recherche d’une anémie d’origine centrale (déficit en B12 et folates) afin de poser un diagnostic. Le frottis permet également un suivi de la maladie et d’évaluer une rémission, une progression de la maladie ou une rechute.x

À partir du recueil de moelle osseuse, d’autres examens peuvent être réalisés:

• Immunophénotypage : (peut être réalisé aussi sur sang) envoi d’un tube EDTA au laboratoire d’immunologie pour une identification de sous-types cellulaires grâce à des anticorps spécifiques [44]. Cet examen permet de caractériser précisément les leucémies aiguës myéloblastiques et les leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL) en LAL-B ou LAL-T.

• Cytogénétique : (peut être réalisé aussi sur sang en cas de blastes circulants) envoi d’un tube sur milieu de culture à caryotype au laboratoire pour recherche d’aberrations chromosomiques : caryotype, hybridation in situ en fluorescence (FISH), puces à ADN.

• Biologie moléculaire : (peut être réalisée aussi sur sang) envoi d’un tube EDTA au laboratoire d’onco-hématologie pour étudier des phénomènes génétiques au niveau de la cellule. Identification de gènes mutés, délétés ou dupliqués.

La cytogénétique et la biologie moléculaire permettent de préciser le diagnostic,

d’établir un pronostic et permettent aussi un suivi de la maladie résiduelle

quand des anomalies sont détectées au diagnostic.

Biopsie ostéomédullaire

Biopsie au niveau iliaque (antérieur ou postérieur) sous anesthésie locale, voire anesthésie générale. On utilise un trocart de Jamshidi. Le prélèvement est fixé dans du formolet envoyé au laboratoire d’anatomopathologie pour étudier l’architecture de la moelle osseuse. L’examen d’anatomopathologie permet une étude histologique des compartiments osseux (fibrose, cellules et tissuosseux).

Elle est indiquée pour poser un diagnostic (recherche d’envahissement médullaire), au cours d’un bilan d’extension ou hors contexte hématologique pour recherche d’uneinfiltration de la moelle osseuse [44].

Ponction lombaire

Ponction réalisée entre la 3^e et 4^e ou 4^e et 5^e vertèbre lombaire sous anesthésie locale consistant à recueillir le liquide céphalo-rachidien (LCR) ou liquide cérébro-spinal. À partir du recueil, plusieurs examens peuvent être réalisés : une étude cytologique pour rechercher des cellules (globules blancs, blastes), une analyse biochimique pour le dosagedu glucose, des protéines, des ions chlorures, et une analyse bactériologique pour identifier un éventuel germe.

La ponctionlombaire permet d’établir un diagnostic d’envahissement méningé et également d’injecter des chimiothérapies par voie intrathécale.

Pour chaque geste médical, l’infirmier en hématologie a plusieurs rôles :

• Expliquer l’acte au patient, répondre aux interrogations

• Préparer le matériel, organiser les soins avant ou après, informer l’équipe pluridisciplinaire, anticiper (différer le repas, prévoir un transporteur pour les analyses, prévenir les laboratoires et vérifier leur disponibilité : exemple les veilles de week-end, jours fériés, etc.)

• Surveiller l’apparition des effets secondaires [47, 48].

Conclusion

L’infirmier en hématologie a un rôle prépondérant dans la prise en charge des patients. Il doit pouvoir allier connaissances théoriques, compétences techniques et relationnelles. Ces qualités réunies conduisent à une prise en charge optimale des patients.