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Lymphocytes de type 1, type 2 et type 17

Chaque sous-population de lymphocytes a des fonctions physiologiques propres anti-infectieuses et anticancéreuses qui peuvent être impliquées en pathologie (Tableau 1). La classification des sous-populations lymphocytaires évolue, actuellement on parle d’immunité de type 1, type 2, type 17 plutôt que d’immunité Th1, Th2, Th17; le mot Th (Thelper) étant synonyme de LT CD4+. Deux raisons principales à cette évolution :


les LT CD8+ sont, comme les LTCD4+, capables de se différencier en sous-populations Tc1, Tc2, Tc17 et ainsi participer à toutes les fonctions qui étaient jusqu’à présent considérées comme dévolues aux LT CD4+ [1]. Lestravaux récents insistent surle rôle clé des LT CD8+ dans le psoriasis, le vitiligo et la pelade ;


à côté des LT qui expriment un récepteur spécifique, capables d’être activés par des cellules présentatrices d’antigène, il existe des ILC, sans récepteur T, capables d’être activés par des cytokines/alarmines produites par les kératinocytes. En fonction des signaux activateurs, les ILC vont produire des cytokines de type 1, type 2, type 17 et exercer leur cytotoxicité.


Ainsi, le concept d’inflammation de type 1, type 2, type 17 postule que les lésions tissulaires sont dépendantes des LT et/ou des ILC.


>| Lymphocytes T producteurs de cytokines de type 1, type 2 et type 17

Les LT CD4+(Thelper/Th) et CD8+(Tcytotoxique/Tc) se sont différenciés dans le thymus et expriment un récepteur (récepteur T) spécifique d’un peptide antigénique donné. La présentation de ce peptide par les moléculesdu CMH de classe I ou de classe II des cellules dendritiques, va induire une polarisation des lymphocytes naïfs (LT0) en différentes sous-populations douées de propriétés fonctionnelles distinctes. Cette polarisation est dictée par la nature de l’antigène présenté et l’environnement de cytokines au moment de l’activation du LT0 (Figure 1). Ainsi, la présence d’IL-12 orientera la différentiation en LT1(LTh1/LTc1),la présence d’IL-4 induira des LT2 (LTh2/LTc2), et la présence d’IL-23 aboutira à la génération de LT17 (LTh17/LTc17). Chacune de ces sous-populations est identifiée par un facteur de transcription spécifique qui « guide » la production des cytokines correspondantes : T-bet pour les LT1, GATA-3 pour les LT2, RORyt pour les LT17, FOXP3 pour les LTregs.


Figure 1. Sous-populations de lymphocytes T (LT) CD4+ helper (Th) et CD8+ cytotoxiques (Tc). L’interaction avec des cellules présentant l’antigène sur les molécules de classe I et de classe II induit la production de cytokines de type 1 (Th1/Tc1), de type 2 (Th2/Tc2) ou de type 17 (Th17/Tc17).


>| Lymphocytes innés detype 1,type 2et type 3/17

Les ILC sont de découverte récente. Ils dérivent d’un précurseur commun aux LT mais n’ont pas transité dans le thymus au cours de leur développement, ils n’expriment donc pas de récepteur T. En raison de leur similitude phénotypique (ils expriment les mêmes facteurs de transcription) et fonctionnelle avec les LT, il a été proposé de les classer en ILC1,ILC2 et ILC3, en fonction des cytokines produites de type 1,type 2 ou type 17, respectivement (Figure 2). À l’état basal, les ILC se trouvent en petit nombre dans tous les tissus et dans le sang. Leur activation est directe en réponse à des molécules (alarmines) produites parles tissus en cas d’infection, d’agression épithéliale ou de stress cellulaire (Figure 2). Ainsi, les alarmines produites vont se fixer aux récepteurs de surface des ILC entraînant leur activation.


Figure 2. Sous-populations d’ILC. Les ILC présents dans la peau à l’homéostasie sont activés par des alarmines produites par les cellules cutanées, en particulier les kératinocytes, et produisent des cytokines de type 1 (ILC1 et cellules NK), de type 2 (ILC2) et de type 17 (ILC3).




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